Mise en ligne le 7 nov. 2011
L’Église répond aux orphelins Date de diffusion : 15 septembre 1999
Le 15 septembre 1999, l’assemblée des évêques du Québec convoque une conférence de presse en réponse aux demandes des orphelins de Duplessis. Mgr Pierre Morissette, président de l’assemblée, déclare alors que l’Église n’entend pas présenter d’excuses aux orphelins de Duplessis, « car un tel geste constituerait un désaveu du travail historique accompli dans des conditions difficiles par les communautés religieuses ».
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Dans son étude sur l’enfance en difficulté, l’historienne Marie-Paule Malouin démontre que le changement de vocation du Mont-Providence a été imposé aux religieuses par le gouvernement Duplessis. Les sœurs de la Providence effectuent pourtant diverses démarches afin que soit conservée la mission éducative de l’établissement. Elles tentent d’obtenir l’aide du cardinal Léger, mais ce dernier se rallie à la position du gouvernement provincial
L’église répond aux orphelins
Le 15 septembre 1999,
En mars dernier, j’avais annonce, conjointement avec monsieur le Cardinal Turcotte, qu’une consultation serait menée auprès des institutions d’église impliquées dans le dossier dit des «orphelins de Duplessis». Aujourd’hui, je m’adresse a vous au nom de l’ensemble de l’eglise du Québec pour vous livrer le résultat de cette démarche et pour vous faire connaitre la position que nous adoptons par rapport a cette question.
Il faut dire que le traitement de ce dossier n’a pas été simple, compte tenu de plusieurs facteurs. Mentionnons notamment le nombre important d’intervenants, l’ampleur et la complexité du dossier, ainsi que les contraintes de temps exigées pour résumer le dossier. En outre, l’église se compose de beaucoup d’instances autonomes qu’il fallait prendre le temps de consulter.
Par ailleurs, ce dossier s’avère particulièrement délicat a cause des considérations juridiques qui s’y rattachent. En effet, si le Comite des orphelins de Duplessis réclame d’une part l’établissement d’un dialogue, on ne peut négliger le fait que, d’autre part, le même le comité a intente un certain nombre de poursuites contre diverses instances religieuses.
Nous sommes conscients que certains dossiers sont toujours devant les tribunaux mais, après maintes consultations et délibérations, nous sommes parvenus a un consensus murement réfléchi quant a la position de l’église face aux revendications du Comite des orphelins de Duplessis. Notre position, qui se veut claire et ferme, se résume en deux points.
D’abord, l’église n’entend pas présenté d’excuses a ceux et celles qui s’identifient comme les orphelins et les orphelines de Duplessis, parce qu’un tel geste constituerait un désaveu du travail historique accompli dans des conditions difficiles par les communautés religieuses. Ce serait trahir l’œuvre de ceux et celles qui ont consacre leur vie au service des plus démunis.
Deuxièmement, l’église n’entend verser aucune contribution financière a des individus ou a un fonds destine a venir en aide aux orphelins de Duplessis. De plus, nous estimons que l’église a déjà donne beaucoup et qu’elle continue de donner généreusement. En outre, nous sommes prêts a poursuivre les actions communautaires que nous menons depuis des années et a les inscrire dans la démarche d’accompagnement instituée par le Gouvernement du Québec.
La position de l’église se veut d’ailleurs en continuité avec celle du Gouvernement, qui reconnait que la société québécoise dans son ensemble a un devoir moral a l’endroit de ses membres qui ont vécu cette situation. Nous sommes pleinement en accord avec l’initiative du Gouvernement consistant a mettre en place un ensemble de mesures destinées a pallier, autant que possible, les difficultés auxquelles ces personnes sont confrontées. Nous appuyons en particulier la constitution d’un comité interministériel visant a coordonner l’ensemble des interventions dans ce dossier, comite auquel l’église entend accorder son entière collaboration.
Cela dit, l’église reconnait que la situation vécue par tout orphelin, quel qu’il soit, appelle la compassion. être prive du contact et de l’affection des membres de sa famille constitue, en soi, une blessure dont les cicatrices sont profondes. Nous compatissons de tout cœur avec ces orphelins qui, places en institution ou abandonnes par leur famille, ont eu a vivre une telle enfance.
Ils furent nombreux à faire l’expérience de la vie en institution dans la première moitié de ce siècle. à cette époque, l’éducation des enfants ne constituait pas une priorité pour la société. Pendant longtemps, ces enfants laisses pour compte ont été recueillis par les communautés de religieux et de religieuses qui, malgré la rareté des ressources, ont consacre toute leur vie a les prendre en charge.
Jamais ces communautés n’ont refusé d’héberger et de nourrir qui que ce soit. Jamais elles n’ont refusé d’être attentives aux besoins de ces enfants, peu importe qu’ils leur aient été confies par l’état ou par leur famille, ou encore qu’ils aient tout simplement été abandonnes.
Il faut également reconnaitre que, bien avant que soit exposée sur la place publique la détresse de certains orphelins de Duplessis, l’église avait déjà accompli des gestes de compassion a leur endroit. En effet, depuis une quarantaine d’années, a l’occasion du grand mouvement de désinstitutionalisation, l’église et les communautés religieuses ont mis sur pied et soutenu a bout de bras des organismes et des services dont le but etait d’aider ces orphelins en leur facilitant l’accès au travail, au logement et aux services sociaux. a cela s’est souvent ajoutée une aide directe aux individus.
Au nombre des organismes crées par l’église, mentionnons entre autres les maisons d’accueil ouvertes aux ex résidants et ex-résidantes de l’hôpital de Saint-Julien a Saint- Ferdinand et du Mont-Providence, ainsi que l’Institut Doréa et l’œuvre des Marronniers. Je songe également a des centres comme la Maison de Laube rivière, la Maison Revivre et l’Accueil Bonneau, ou encore aux diverses ressources mises en place par l’église et ses institutions pour combler les besoins en matière d’alphabétisation, de soutien psychologique et d’éducation des adultes.
Une fois sortis de l’institution qui les avait hébergés, plusieurs de ces enfants devenus adultes ont réussi leur vie en fondant un foyer, en pratiquant un métier ou en exerçant une profession. D’autres, hélas, éprouvent encore de la difficulté a s’intégrer au marche du travail et a la vie en société.
La consultation a laquelle nous nous sommes livres au cours des derniers mois nous a permis de constater que l’église a déjà beaucoup donne par l’entremise des œuvres qu’elle a mises sur pied. L’église s’engage a continuer dans ce sens et a contribuer, selon ses compétences, a la démarche de soutien et d’accompagnement enclenchée par le Gouvernement du Québec.
Ainsi, aujourd’hui comme hier, l’église du Québec, fidèle a une longue tradition, veut aider a répondre aux besoins des personnes souffrantes de notre société.
On ne peut, hélas, refaire l’histoire. Voila pourquoi nous croyons qu’il est préférable de consacrer notre temps et nos énergies a répondre aujourd’hui aux besoins des personnes qui réclament notre aide.
Cap-de-la-Madeleine
Le 15 septembre 1999
Le pape Benoit 16 qui était à l’époque le chien de garde de l’église a caché a Jean Paul II toutes les lettres que les orphelins de Duplessis lui auraient envoyées ? Lui qui faisait partie de l’armée d’Adolph Hitler
L’Église répond aux orphelins
Date de diffusion : 15 septembre 1999
Le 15 septembre 1999, l’assemblée des évêques du Québec convoque une conférence de presse en réponse aux demandes des orphelins de Duplessis. Mgr Pierre Morissette, président de l’assemblée, déclare alors que l’Église n’entend pas présenter d’excuses aux orphelins de Duplessis, « car un tel geste constituerait un désaveu du travail historique accompli dans des conditions difficiles par les communautés religieuses ».
Michel Désautels s’entretient avec l’historienne Micheline Dumont afin d’interpréter la réponse des évêques.
L’Église prétend que l’État québécois est le grand responsable dans la tragédie des orphelins de Duplessis. Pour d’autres, tel l’économiste Léo-Paul Lauzon, les communautés religieuses auraient fait des profits substantiels en acceptant de convertir les orphelins en malades mentaux.
Les religieuses se sont-elles enrichies en transformant le Mont-Providence en hôpital psychiatrique? La charité rapporte-t-elle vraiment des millions, comme le soutiennent Léo-Paul Lauzon et Martin Poirier, chercheurs à l’UQAM? En 1999, le débat fuse dans les médias. Des religieuses, jusqu’ici muettes, rompent le silence face à ces accusations.
Dans son étude sur l’enfance en difficulté, l’historienne Marie-Paule Malouin démontre que le changement de vocation du Mont-Providence a été imposé aux religieuses par le gouvernement Duplessis. Les Sœurs de la Providence effectuent pourtant diverses démarches afin que soit conservée la mission éducative de l’établissement. Elles tentent d’obtenir l’aide du cardinal Léger, mais ce dernier se rallie à la position du gouvernement provincial.
Comme l’explique Malouin, à cette époque, une communauté de femmes n’avait pas le choix de se soumettre à l’autorité ecclésiastique et gouvernementale. En s’aliénant les hommes au pouvoir, la communauté risquait d’être acculée à la faillite.