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Livres et autres fictions

N.B. : Toutes les oeuvres, ici répertoriées, ont la particularité de cerner un seul sujet: la réalité spécifique des orphelins de Duplessis illégalement internés dans des asiles qu’il ne faut pas confondre avec tous les orphelinats..

Reportages

– Gérard Pelletier, Histoire des enfants tristes, L’Action nationale, 1950,

PRÉSENTATION : Un reportage sur l’enfance sans soutien dans la Province de Québec. Le reporter qui trace ces lignes vient de passer deux mois au pays glacé de l’enfance malheureuse. (…)  Pour ma part, Je suis entré tout de go dans une demi-douzaine de crèches et d’orphelinats. (…)  En quelques jours, j’avais acquis la conviction de toucher là l’un des problèmes les plus tragiques de notre société et l’un des moins connus. (…)  Mais je parle en ce moment d’un problème social et celui de l’enfance sans soutien qui a toute l’ampleur des grands drames humains (Gérard Pelletier)

CRITIQUE: à venir

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– Jacques Hébert, Scandale à Bordeaux, Les éditions de l’Homme, 1959

PRÉSENTATION : Il se nomme Pierre Dupont, n’a ni père ni mère. Il purge pas une peine, n’a jamais été condamné, et n’a pas comparu devant un juge. La seule justification officielle de sa détention? Il ne serait pas (psychologiquement) «en état de subir son procès»!  Pourtant, aucun psychiatre n’a étudié sérieusement son cas; il n’a reçu aucun traitement. (…)  Dans la vie, le nom qu’il porte n’est d’ailleurs ni celui de son père ni celui de sa mère; il lui a été donné à la crèche il y a une vingtaine d’années… et on lui a enlevé à la prison de Bordeaux où les hommes sont des numéros. (…)  Je veux montrer du doigt les vices de notre système de protection de l’enfance prétendue illégitime…

CRITIQUE: à venir

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Bibliographie

– Jean-Guy Labrosse, Ma chienne de vie, Editions du Jour, 1964.

PRÉSENTATION : En lisant Jean-Guy Labrosse, toutefois, je n’ai pu m’empêcher d’y croire; il nous parle avec une franchise, une spontanéité si voisine de la candeur enfantine, qu’il force l’adhésion. (…)  Jean-Guy Labrosse parle sans amertume des religieuses qui l’ont brimé, mais avec enthousiasme de celles qui lui ont donné un peu de tendresse. (…)  L’ensemble du document constitue une charge terrible contre la société. (…)  Le lecteur se demandera peut-être pourquoi l’éditeur n’a pas traduit en français ce récit écrit dans une sorte de joual sonique, particulièrement difficile à lire. (…)  De plus, cette langue informe témoigne de l’instruction que reçoit un pupille de l’État après vingt-cinq ans dans des orphelinats et des hôpitaux. (Jacques Hébert, préface)

CRITIQUE: à venir

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– Jean-Guy Labrosse, L’orphelin esclave de notre monde, Montréal, 1978.

PRÉSENTATION: à venir

CRITIQUE: à venir

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– Jean-Guy Labrosse, L’holocauste des Orphelins sous le régime de Duplessis Montréal, 1983, 198p.

PRÉSENTATION : Pour le Québec, il s’est passé des choses atroces pour les orphelins. Duplessis a fait bâtir la plus grande machine humaine qu’il a réduite à l’esclavage. (…) C’est pourquoi je dédie ce volume à tous les jeunes du Québec, afin qu’ils prennent conscience de la vérité trop camouflée par des individus qui ont caché les atrocités vécues par des êtres innocents qui en sont morts, blessés et éprouvés comme moi… (Préface de Jean-Guy Labrosse)

CRITIQUE: à venir

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– Pauline Gill, Les enfants de Duplessis, Editions Libre Expression, 1991 (Également paru chez Édition du club Québec Loisirs inc, 1991), 271 p.

PRÉSENTATION : Alice Quinton brise enfin la loi du silence. Cette femme rescapée d’un terrifiant cauchemar nous raconte tout sans rien dissimuler. C’est à la télévision qu’on utilisa pour la première fois l’expression «les enfants de Duplessis«. (…)  Alice Quinton se souvient de ses seize années «d’emprisonnement». Son enfance et son adolescence furent régies par les mots «sacrifices», «obéissances» et surtout «silence». Car la règle du silence était sacrée: jamais un mot à personne des châtiments corporels, des «traitements» subis sous peine de s’en voir infliger d’autres bien pire encore. Alice grandira dans la crainte incessante d’être prise en défaut, son petit corps encaissant tous les cours et retenant ses cris. Avec l’angoisse aussi de devenir folle puisque condamnée à vivre avec des malades mentaux (quatrième page de couverture).

CRITIQUES : «Il faut avoir une sensibilité assez robuste pour ne pas s’émouvoir à certains passages de ce livre. C’est un récit dur, bien écrit, qui retient l’intérêt jusqu!à la fin. On se met à espérer qu’Alice Quinton connaîtra un jour un peu de bonheur. C’est un rêve ou presque… Quelle vie de misère! L’horreur n’a pas de limite pour ces sans-voix, ces petits sans défense à la merci de tous les sévices des bonnes soeurs… Il faut lire le récit de Pauline Gill pour voir comment une société qui se donnait bonne conscience pouvait cacher l’horreur faite à ces petits êtres sans défense qu’étaient les orphelins.»

Claude Bergeron, «Les enfants de Duplessis ou les enfants de la honte», Le Nouvelliste Trois-Rivières, 5 juin 199 1, p. 3 1.

CRITIQUE : «Pauline Gill admet qu’il y eut des moments où elle a douté de la véracité du récit d’Alice tellement il était édifiant. «Mais les nombreux témoignages que nous avons recueillis, les visites que nous avons faites – parfois incognito – dans les communautés religieuses et même à l’hôpital Saint-Julien – ont tous corroboré celui d’Alice… » Avant d’accepter l’offre d’Alice Quinton d’écrire sa parole, Pauline Gill s’était assurée que «l’héroïne» (comme elle l’appelle parfois) ne veuille pas faire de cet ouvrage un règlement de comptes. Pour l’auteure, le livre a valeur thérapeutique en ce sens où il redonne la parole à des gens qui n’osent pas la prendre.»

Hélène Ruel, «Malheureusement, leur souffrance n’est pas chose du passé», L’Union, Arthabaska, 13 novembre 1991, p.24.

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Témoignages

– Jean-Charles Pagé, Les fous crient au secours, Les Editions du Jour, 1961

PRÉSENTATION : Nous avons préféré le témoignage de Jean-Charles Pagé à tout autre à cause de sa pondération et de son évidente bonne foi. (…)  Son but: décrire simplement ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu, en admettant que d’autres malades mentaux ont souffert plus que lui et pourraient donner un témoignage plus incroyable encore et qui illustrerait peut-être plus fidèlement le scandale intolérable de nos prétendus hôpitaux psychiatriques. (…)  Jean-Charles Pagé a préféré devenir le porte-parole des «hommes sans voix», il crie «au secours» au nom de ces milliers d’abandonnés, ses frères les fous, nos frères les fous (avertissement de l’éditeur).

CRITIQUE : «On peut objecter à ces témoignages quantité d’arguments; ils sont partiels et partiaux, dénoncent plus qu’ils n’expliquent, ne font pas la part des circonstances atténuantes, s’intéressent au passif plus qu’aux réalisations, cèdent facilement aux généralisations et font montre surtout d’une vue limitée des problèmes. Il reste cependant qu’on ne peut les balayer d’un revers de main. Si l’on admet qu’un patient psychiatrique n’appartient pas à une espèce humaine inférieure, qu’il peut guérir et parler de ses expériences d’une façon rationnelle, qu’il s’exprime au nom de milliers de camarades d’infortune, qu’il aborde le problème de l’internement du point de vue qu!il est le seul à bien connaître, celui de l’usager, que son témoignage, marqué du sceau sacré de la souffrance humaine, n’a jamais pu jusqu’ici nous parvenir, il importe de faire silence et de l’écouter, de vérifier la vérité de son récit et d’en tirer les conclusions qui s’imposent pour l’avenir (Posface de Camille Laurin, psychiatre).

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Télésérie

– Bruno Roy (coauteur), Les Orphelins de Duplessis, Les Productions Télé-Action, France Film Vidéo, 1998, 184 minutes.

PRÉSENTATION : «La vie de jeunes innocents bascule dans une réalité atroce et intolérable lorsque l’Église et l’État se concertent secrètement, dans cette mini-série inspirée d’événements réels survenus dans les années’50 au Québec.

Sous le règne du premier-ministre Duplessis, LES ORPHELINS DE DUPLESSIS raconte l’histoire d’un groupe de jeunes garçons marqués par le destin, qui apprennent à survivre jour après jour grâce à une amitié inébranlable. Inconscients des tractations qui s’opèrent dans le noir, ils continuent à subsister de leur mieux sans se douter que leur destin et celui de leurs amis vient d’être scellé dans une poignée de main lourde de manigances politiques…

CRITIQUE : «Une série prenante, fort bien réalisée par Johanne Prégent et produite par Claudio Luca qui avait fait la série explosive Les Garçons de Saint-Vincent. Vous verrez demain comment le cardinal Léger a condamné les orphelins à l’étiquette de déficience mentale. Les rongeurs de balustre vont fulminer. Mais il faut faire face à ce grand complot de la religion et de la politique et surtout espérer que de telles horreurs ne se répéteront jamais dans notre société.

Louise Cousineau, «Les Orphelins de Duplessis: une oeuvre dure et essentielle», La Presse, le 15 mars 1997, p.D-2.

CRITIQUE : «Bouleversant. C’est la première fois que j’ai des larmes aux yeux lors d’un visionnement de presse. Pas juste une grosse émotion, des larmes. Des vraies. L’histoire est forte, pénible, à la limite du suportable. (… )  Attention, pas de malentendu: la dramatique de RadioCanada n’instruit pas le procès des religieuses…

Didier Fessou, «L’enfer est pavé de bonnes intentions«, Le Soleil, 12 mars 1997, p. C-4.

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Romans

-Bemard Courteau, Monsieur Elie, LesEditions Émille-Nelligan, 1993,172p.

PRÉSENTATION : «- Tu t’es fait suivre par les psychiatres… interrompit Joe. – J’me d’mande si c’était eux autres qui me suivaient ou si c’était moi qui les devançais! L’hôpital, c’est l’monde en plus p’tit. J’me rappelle un gros patient, assis à terre, les jambes écartillées, qui jouait avec un camion rouge. J’me disais qu’dans l’fond, on a toutte un p’tit camion rouge dans ‘a vie. Lui, son camion rouge, y était en plastique. Mais l’monde qui travaille, eux autres, leu’ camion rouge, y est en papier. Y appellent ça des dossiers, des rapports… appelle ça comme tu veux! Mais c’est des ptits camions rouges pareil!… «Ça dépend d’quel bord du bureau que t’es!… (quatrième de couverture)

CRITIQUE:

– Bruno Roy, Les Calepins de Julien, xyz éditeur, 1998, 356p. (Également paru chez Edition du club Québec Loisirs inc, 1991), 271 p.

PRÉSENTATION : Avant que Les orphelins de Duplessis soit diffusé à la télé, Bruno Roy avait noirci des centaines de pages, utilisées pour le scénario dont il a été le coauteur.

Ce sont ces pages qui ont servi à la rédaction des Calepins de Julien. Elles reprennent, pour l’essentiel, les éléments de la série télé, mais elles les prolongent en nous racontant la suite des événements: Julien Lenoir, grâce à la complicité de soeur Odile des Anges, quitte l’institution psychiatrique (…).

Les Calepins de Julien est une histoire prenante. Plutôt que de porter des accusations contre ceux et celles qui, pour des raisons bassement pécunières, ont traité des enfants normaux comme s’ils étaient des fous. Bruno Roy a choisi le ton de la confidence et celui de la sensibilité, il nous raconte les souffrances de Julien (son alter ego), mais aussi son amour refoulé pour soeur Odile des Anges – celle qui fut sa véritable mère adoptive – et qu’il retrouve, dans des circonstances très touchantes, plusieurs années plus tard (quatrième de couverture).

CRITIQUE : «Les épisodes de l’enfance sont relatés avec soin par une voix narrative qui se fait parfois compatissante; elle nous rend attachants ces enfants-victimes et détestables leurs bourreaux. Le sujet est si grave et il y a derrière ces mots tant de douleur réelle qu’il emporte l’adhésion. Et on sera particulièrement touché par la quête de la mère, éperdue ici, infinie».

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Robert Chartrand, «Deux enfances sous Duplessis«, Le Devoir, les 30 et 31 mai 1998, p.D-3.

CRITIQUE : «C’est cependant le choix narratif qui donne au roman sa dimension la plus touchante. Le fait d’avoir placé les enfants au centre de cette histoire confère au roman un réalisme poignant. […]  Curieusement, jamais le roman ne prend un ton dénonciateur. […]  Le tour de force aura surtout été de marcher sur l’étroite ligne qui sépare le sensationnel et la complaisance. […]  Comme si cet exercice n’était pas déjà, en soi, suffisamment habile, Bruno Roy a même réussi à donner à son récit un ton et un style qui lui conviennent parfaitement».

Martin Francoeur, «Après la télésérie, le roman«, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 11 juiIlet 1998, p.P7.

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Théâtre

Marthe mercure, Tu faisais comme un appel, Les Herbes Rouges, docudrame.

PRÉSENTATION: Des centaines d’orphelins et d’enfants illégitimes sont receuillis par les soeurs du Mont-Providence, un institut devenu plus tard «asile psychiatrique» pour mériter l’appui financier du régime Duplessis. L’auteure et metteure en scène Marthe Mercure a rencontré quatre femmes y ayant vécu. Emue par leur récit, touchée par la sonorité de leurs voix et par la musicalité de leur vocabulaire coloré, elle a signé «Tu faisais comme un appel».

Dans ce spectacle, quatre personnages, thérèse, Françoise, Irène et Rita, se livrent à un magnétophone témoin, répondent à des questions imaginaires, qui pourraient bien être les nôtres, sur leur enfance dans cet établissement durant la «grande noirceur», une période difficile de notre histoire. Quatre adolescentes complices ponctuent leurs dires, reprenant en écho, comme une ritournelle obsédante, leurs phrases-clés dans un chant a cappella. (Communiqué de presse, le 22 novembre 1993).

CRITIQUE : Ces femmes sont émouvantes par leur silence, par ces phrases qui meurent dans leur bouche et aussi par cet espoir naïf, ces petits bonheurs de rien du tout qu’elles cherchent désespérément dans leur mémoire. Marthe Mercure a eu le génie de faire un chant de leurs mots et cette cantate nous saisit dès le début du spectacle. Comme si on avait voulu donner des ailes à la souffrance et aux malheurs. (…) Un spectacle touchant, révoltant quand on pense aux victimes du régime de Duplessis et une enveloppe de tendresse et d’espoir qui permet un spectacle réussi. En somme, une expérience qu’il faut partager, une histoire qu’il faut connaître même si elle fait mal.

Jean Beaunoyer, «Admirable cantate de douleur», La Presse, 24 mars 1991, p.C-10.

CRITIQUE : «Une cantate» a dit, à la lecture, Michel Gonneville, et peut-être plus encore un miserere, mais qui Jamais ne force le ton, qui décrit la férocité de cet univers pieux avec des anecdotes et des mots simples et qui ont l’accent même de la vérité. (…) Surgie du fond de cette nuit terrible mais jamais outrée, éclairée et vaincue par ces étranges survivantes, la confidence passe par toutes les variantes de la naïveté, de l’émotion, de la beauté (de l’expression et de l’âme).

Alain Pontaut, «La petite musique de l’horreur», Le Devoir, 4 avril 1991, p.B-3.

CRITIQUE : La sobriété formelle du texte rend son contenu percutant; véritable pièce à conviction dans un procès qu’on dresserait contre le régime duplessiste… (…) Cette pièce nous amène à interroger également les relations femmes-filles, le fourvoiement du dévouement maternel, l’exploitation à des fins sadomasochistes de la dépendance infantile; aussi les rapports du féminin avec le pouvoir politique. On se surprend, dans le contexte de la situation extrême qui nous est décrite, à questionner surtout la force de vie des petits enfants: qu’est-ce qui a permis à ces femmes de s’accrocher et de s’en sortir, mise à part l’indispensable solidarité de leur amitié.?

Hélène Girard, «Tu faisais comme un appel», JEU, no 60, mars 1991, p. 143.

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Chansons

Les enfants de Duplessis

Les bons à rien

Plus de place pour les orphelins L’asile sera leur destin C’est ce que décida Duplessis Pour les finances de la patrie Des enfants tous normaux Furent casés dans des hôpitaux Se faisant administrer Comme des psychiatrisés

Les enfants de Duplessis Les martyrs de l’oubli Se sont fait violer l’esprit A subir la folie

Entourés de malades manteaux Qui pèsent sur eux comme un étau Ils prennent peu à peu l’habitude D’adapter leurs attitudes Car comment voulez-vous Ne pas devenir fou Quand vous n’êtes qu’un enfant Parmi tant de déments

Quelques uns ont survécu Malgré tout ce qu’ils ont vécu Leur mémoire est bien vivante De ces souvenirs qui les hantent

Combien d’abus et de peine Dans ces corridors ternes Y ont été laissés indécents Et nos bons politiciens Qui de leur grande sagesse Disent que c’est bien fini Une erreur qu’il faut qu’on oublie Car de nos jours, oui ça change Parce qu’il y en a qui dérange

Coûtant beaucoup trop cher Des vrais malades on libère Autrefois on enfermait Les orphelins qui dérangeaient Maintenant, ils se débarassent De ceux qui les embamssent

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Paroles : Daniel Gastro Musique: Les bons à n’en

Disque CD: Advienne que pourri! Les disques Enguard ENG024

Enregistrement : août 1993

Adresses: Les bons à rien C.P. 99046 1748 Marie Victorin Longueuil (Québec) J4G 2S6

Les disques Enguard 1671 St-Hubert, Montréal, (Québec) H2L 3Z1 (514) 523-2179

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Les enfants de Duplessis

Je dédie cet albun aux enfants de Duplessis

Pierre Guillemette

Une femme m’a donné la vie De mon berceau je n’étais pas conscient de ce que faisait petite maman très tôt la crèche fut mon abri

Tout jeune j’ai eu ma sentance Bien des années se sont écoulées Sans amour et sans doux foyer

Refrain

Est-il en ce monde plus cruelle douleur Que de nous laisser vivre ce malheur Comme moi beaucoup ont vécu ceci On nous appelle les enfants de Duplessis

J’étais sans famille et sans parents Qu’en ce jour ils ont décidé A l’asile ils m’ont envoyé Voilà le sort des orphelins du temps

Condamné je n’ai fait que pleurer Humilié pendant toutes ces années Des instants ont déchiré mon coeur En ces lieux, Je n’ai vu que l’horreur.

Refrain

Est-il en ce monde plus cruelle douleur Que de nous laisser vivre ce malheur Comme moi beaucoup ont vécu ceci On nous appelle les enfants de Duplessis

Attaché, j’étais sur mon lit Des actes atroces j’en ai subis Lieux sans amour, plein de tourments Souvenirs de cris retentissants

Même si je suis sorti de cet enfer Je revois ce vieux cimetière Là où reposent beaucoup de mes amis Car là-bas, ils ont décidé de leur vie.

Refrain

Est-il en ce monde plus cruelle douleur Que de nous laisser vivre ce malheur Comme moi beaucoup ont vécu ceci On nous appelle les enfants de Duplessis (bis)

Paroles: France Lehoux Musique: Pierre Guillemette

Interprète: Pierre Guillemette

Enregistrement cassette PG4-0395 STEREO

Productions Pierre Guillemette Blacklake, Qc (418) 423-7140

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Note : Sur son premier album, le groupe de Québec Ice Vinland a dédié une chanson aux Enfants de Duplessis (Source: Pierre O. Nadeau, Le Journal de Québec, 14 août 1998, p.45.

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Essais

– Bruno Roy, Mémoire d’asile, Boréal, 1994

PRÉSENTATION : Aujourd’hui, les orphelins de Duplessis, devenus adultes, demandent réparation. De leur côté, les représentants des communautés religieuses protestent de leurs bonnes intentions. La question qui se pose est celle-ci: les communautés religieuses ont-elles privilégié la rentabilité des institutions dont elles étaient propriétaires au détriment des enfants? (…)

Mais au-delà des valeurs d’une époque, il est indéniable que des méfaits ont été commis et que les coupables doivent être dénoncés. Comment accepter en effet que des individus soient responsables de tant de souffrances au nom de la charité chrétienne.

Bruno Roy, dans cet essai où l’émotion n’étouffe jamais la lucidité, rappelle le triste parcours des orphelins de Duplessis et expose les enjeux de leur lutte actuelle. Il montre comment une soiciété peut vouloir faire payer aux plus démunis le prix de sa mauvaise conscience. Car comment ne pas avoir la lucidité de penser que certains groupes en position de pouvoir s’enrichissaient des blessures qu’ils entretenaient?

CRITIQUE : «Il est des livres qui, parce qu’ils mettent en jeu ce qu’il y a de plus profond chez un individu, atteignent quelque chose de l’ordre de l’universel. Mémoire d’asile est de ceux-là. […]  Ce livre force le respect, la colère et la réflexion. […] Tout au long de cet essai, on mesure la distance que l’auteur s’impose pour préserver son objectivité, distance qui se déchire par endroits quand il évoque des souvenirs plus personnels. Pourtant en écrivant cet ouvrage d’une exemplaire dignité, Bruno Roy a renoué avec un passé douloureux et a assumé une filiation qu’il refusait jusqu’alors».

Pascale Milot, «Plaidoyer pour des enfants perdus», Le Devoir, 8 mai 1994, p.D-5

CRITIQUE : Son enfance, Bruno Roy l’a passée en hôpital psychiatrique, il connaît pour les avoir vécus et subis les misères et les mauvais traitements qui constituèrent le lot des enfants de Duplessis. Bruno Roy procède à une implacable dissection de l’exploitation dont ils ont été victimes. Sa démonstration, brillante, ne se laisse jamais gagner par l’emportement et il expose en toute lucidité les réclamations de ces enfants floués de leur jeunesse. […]  [Mémoire d’asile] nous sert aussi une leçon d’histoire, de celles que nous avons trop souvent tendance à oublier.

Suzanne Desjardins, «Mémoire d’asile«, Nuit blanche, no 58, décembre 1994, pp.36-37.

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Sous la direction de Marie-Paule Maloin, L’Univers des enfants en difficulté au Québec entre 1940 et 1960, Bellarmin, 1996, 449p.

PRÉSENTATION : Enfants pauvres, frappé par la maladie, la mort ou la désunion de leurs parents, enfants dits «illégitimes», «handicapés» ou «délinquants», ils sont nombreux dans le Québec d’autrefois, à être hébergés dans les orphelinats, les crèches, les écoles d’industrie ou de réforme. Comment et pourquoi ces maisons apparaissent-elles? Comment expliquer que des jeunes se retrouvent même entre les murs d’hôpitaux psychiatriques?

Cet ouvrage esquisse des réponses à ces questions. Il décrit un univers où une assistance publique parcimonieuse finance des établissements privés souvent surpeuplés. Où les écoles imposent une stricte discipline à des enfants auxquels la société reconnaît peu de droits. Où des mères ne peuvent faire vivre leurs petits qu’elles confient à d’autres femmes qui s’en occuperont dans des conditions souvent difficiles. Un univers à explorer, pour mieux le comprendre, pour mieux assumer notre histoire (quatrième de couverture).

CRITIQUE: à venir

PRÉSENTATION : Pour le Québec, il s’est passé des choses atroces pour les orphelins. Duplessis a fait bâtir la plus grande machine humaine qu’il a réduite à l’escalvage. (… ) C’est pourquoi je dédie ce volume à tous les jeunes du Québec, afin qu’ils prennent conscience de la vérité trop camouflée par des individus qui ont caché les atrocités vécues par des êtres innocents qui en sont morts, blessés et éprouvés comme moi… (Préface)